Le rapporteur public a conclu au rejet de la requête de la Ligue de Défense des Conducteurs devant le Conseil d’État contre le décret généralisant le 80 km/h.
Il y a un an, le Premier ministre Édouard Philippe avait décidé de généraliser le 80 km/h sur le réseau secondaire (une mesure rejetée par une majorité de Français). Aussitôt, la Ligue de Défense des Conducteurs, sur la base d’une argumentation présentée par Me Anthony Quevarec, avait demandé au Conseil d’État d’annuler le décret du 80 km/h, entré en vigueur le 1er juillet 2018. Or le rapporteur public vient de conclure (vendredi 28 juin 2019), au rejet de cette requête en annulation. Or l’intérêt du 80 km/h pour la sécurité routière est loin d’être démontré (bilan chiffré peu probant, dépassements rendus dangereux, camions poseurs… Sans parler des PV supplémentaires qui s’abattent injustement sur les conducteurs !
Un système aberrant
En effet, les conclusions du rapporteur public interviennent alors que l’Assemblée nationale vient d’adopter la loi d’orientation des mobilités (LOM). Celle-ci doit permettre un assouplissement du 80 km/h par les maires et les présidents des conseils départementaux (notamment sur les départementales). Mais pas sur les routes nationales (souvent plus larges, avec des terres-pleins centraux, des doubles rails de sécurité voire même des profils « New Jersey ») qui elles, sont confiées à des préfets laissant régner le 80 km/h ! C’est là une situation ubuesque qu’il convient de corriger. À quand les autoroutes à 70 km/h ? Ayant récemment fait un long parcours sur périphérique urbain, autoroutes, routes nationales et départementales, je ne savais plus toujours à quelle vitesse rouler… On passe du 130 au 110 sans aucune raison ni logique… Puis du 90 au 70 et à nouveau 80 km/h sans savoir pourquoi et quand avec, qui plus est, des indications GPS qui contredisent les panneaux, etc. Vous avez lu ubuesque… Et bien, je confirme !