Initialement prévue et attendue pour la fin 2024, la reprise complète du « voyage d’affaires“ se fera, sauf nouveaux vents contraires, en 2025 et 2026…
La reprise des voyages d’affaires en 2021 s’est déroulée à un rythme plus lent et plus prudent que prévu. Mais juré, promis, les dépenses mondiales en voyages d’affaires devaient augmenter en 2022, avec une reprise complète, identifiée en 2024. C’est ce que révélait la Global Business Travel Association (GBTA), l’association mondiale de voyages d’affaires, qui publiait en ce sens les résultats de son indice des voyages d’affaires…
Le rapport fournit une analyse détaillée des voyages d’affaires en 2021 avec des projections pour 2022 et au-delà, y compris des prévisions de reprise post-COVID-19. Maintenant dans sa 13e édition, le “ BTI Outlook ” est une étude annuelle exhaustive des dépenses et de la croissance des voyages d’affaires couvrant 73 pays dans 44 secteurs. Les nouveaux ajouts pour la première fois cette année incluent des informations provenant d’enquêtes auprès de cadres supérieurs mondiaux de la finance ainsi que de voyageurs d’affaires.
Théorie et réalités !
L’activité mondiale des voyages d’affaires a commencé son rebond après la forte baisse provoquée par la pandémie de COVID-19. Après avoir baissé de 53,8 % en 2020, les dépenses mondiales devaient avoir rebondi de 14 % en 2021. Mais cela a été plus lent que prévu. La reprise devait se poursuivre en 2021 comme en 2022 et 2023… Et 2024 devait être la grande année de retour au marché d’avant pandémie suivie par un seuil plan du marché en 2025…
En fait quatre conditions sont nécessaires à une reprise complète des voyages d’affaires mondiaux :
– 1) l’effort mondial de vaccination,
– 2) la politique nationale des voyages,
– 3) le sentiment des voyageurs d’affaires,
– 4) la politique de gestion des voyages d’affaires.
L’inflation, les prix de l’énergie, les défis de la chaîne d’approvisionnement, les pénuries de main-d’œuvre et les développements régionaux ajoutent au minimum 18 mois aux prévisions de reprise de l’industrie, selon le GBTA Business Travel Index™ 2022…
Un report d’activité
de 18 à 24 mois !
La 14e édition du rapport décrit cette fois, des perspectives de haut niveau pour les voyages d’affaires mondiaux de 2022 à 2026… La détérioration des conditions économiques et l’évolution des tendances en 2022 ont toutefois ralenti la reprise mondiale. Par conséquent, les voyages d’affaires mondiaux atteindront presque les niveaux d’avant la pandémie en 2025, atteignant $1,39 billion. Les dépenses mondiales ne devraient pas revenir complètement à la barre des 1 400 milliards de dollars $ avant la mi-2026, alors qu’il devrait atteindre $1,47 billion de dollars. Cela ajoute au moins 18 à 24 mois à la reprise de l’industrie par rapport aux prévisions initiales du précédent indice GBTA des voyages d’affaires publié en novembre 2021. Quant à l’étude 2022, elle identifie les principaux obstacles à une reprise plus rapide des voyages d’affaires mondiaux (voir ci-dessus) avec en plus un ralentissement économique important et des blocages en Chine, des impacts régionaux majeurs dus à la guerre en Ukraine ainsi que des considérations émergentes en matière de durabilité.
Les raisons d’espérer !
Si les dépenses mondiales en voyages d’affaires devraient progresser, elles le feront de manière disparate selon les continents :
– L’Amérique du Nord a mené la reprise en 2021 – en grande partie grâce au retour rapide des voyages intérieurs.
– L’Europe de l’Ouest a été la seule région à avoir connu une baisse des dépenses
Ces deux régions devraient connaître les reprises les plus fortes avec des augmentations de croissance annuelles composées de 23,4 % (à $363,7 milliards) et 16, 9% (à $323,9 milliards), respectivement d’ici 2026…
– L’Asie-Pacifique a contribué à diriger l’industrie en termes de reprise des dépenses en 2021, en particulier en Chine. Cela s’est inversé en 2022, alors que la politique Zéro-Covid de la Chine a conduit à des blocages à grande échelle et que d’autres pays de la région ne se sont ouverts que lentement. Pour 2022, une solide augmentation de 16,5 % (ou $407,1 milliards) des dépenses est attendue en APAC (retenue par la Chine à 5,6 %, soit $286,9 milliards), la région se rétablissant à 66 % des niveaux pré-pandémiques par fin 2022.
– En Amérique latine, les dépenses ont augmenté modestement en 2021 alors que l’effort de vaccination a démarré plus lentement. Bien qu’il puisse y avoir des défis dans cette région au cours des prochaines années, une croissance de 55 % des dépenses en Amérique latine étaient prévus en 2022, alors que les voyages d’affaires se redressent à 83 % des totaux pré-pandémiques.
Ce qu’ils en disent !
En juillet 2022, GBTA a interrogé plus de 400 voyageurs d’affaires fréquents et près d’une soixantaine de décideurs en matière de budget de voyage dans quatre régions du monde. Le sentiment général est positif, mais confirme également que les inquiétudes de Covid passent désormais au second plan face aux problèmes macroéconomiques et géopolitiques actuels :
• 85 % des voyageurs d’affaires interrogés ont déclaré avoir absolument besoin de voyager pour atteindre leurs objectifs professionnels. Plus des trois quarts déclaraient s’attendre à voyager plus ou beaucoup plus pour le travail en 2023 qu’en 2022.
• 84 % des principaux professionnels mondiaux de la finance d’entreprise ont confirmé que leurs dépenses de voyage augmenteraient quelque peu ou significativement en 2023 par rapport à 2022.
• 73 % des voyageurs d’affaires et 38 des 44 cadres financiers mondiaux s’accordent à dire que l’inflation/la hausse des prix auront un impact sur les volumes de voyages.
• 69 % des voyageurs d’affaires et 33 des 44 cadres financiers mondiaux craignent qu’une éventuelle récession n’ait un impact sur les voyages.
• Enfin, 68 % des voyageurs d’affaires et 36 des 44 cadres financiers s’attendent à ce que les taux d’infection et les variantes de Covid aient un impact sur leurs voyages.
Ne reste plus qu’à attendre l’étude 2023… pour savoir si l’on restera dans les clous du développement des voyages d’affaires et si le retour “à la normale” devra être à nouveau repoussé, en gardant à l’esprit que rien ne sera plus jamais comme avant, avec un voyage d’affaires qui évoluera nécessairement avec : moins de fréquence, de nouveaux outils, de nouveaux ou différents vecteurs de mobilité, etc.
• Source GBTA.