…Lui préférant désormais l’IA en lui consacrant les moyens hier dévolus au développement de sa « Car” !
La route aura été longue, 10 ans. Après bien des changements de directions, de retours en arrières, de retournements mémorables, et 10 milliards de dollars dépensés en recherche et développement, Apple quitte la route ! L’arrêt du Special Projects Group (c’était le nom de la « cellule Apple Car ») va entraîner le redéploiement de quelque 2 000 personnes (du moins de celles et ceux qui resteront chez Apple) vers l’effort majeur de « rattrapage » sur le développement d’une Intelligence artificielle “maison ”, et son intégration dans les plateformes Système comme au sein d’applications les plus diverses.
Lot de consolation, Apple pourra sans doute en recycler un grand nombre de brevets au bénéfice d’autres projets. D’ailleurs, les rumeurs sont déjà reparties de plus belle… à propos d’une collection de bagues intelligentes et de lunettes connectées, tandis qu’on parle déjà, pour 2026, de la seconde version du Vision Pro. L’idée d’un iPad mini ou très grand pliable, à moins que ce ne soit un iPhone, circule depuis des mois, alors que tous les grands fabricants ont déjà une offre publique, significative, sinon convaincante. Reste aussi les logiciels spécifiquement développés pour cette voiture, en partie déjà intégré à CarPlay et qu’Apple va tenter de promouvoir plus encore auprès des constructeurs. Ces derniers ne veulent sans doute pas aisément « céder » le contrôle interne de leurs créations à un partenaire tiers, mais vu les résultats mitigés de leurs solutions internes (voir chez Stellantis, par exemple…), Apple a des atouts. Apple ne sait pas faire une voiture, mais les constructeurs, sauf Tesla, ne sont pas forcément aussi doués qu’Apple pour les applications.
Des constructeurs timides…
À ce jour, il n’y a que deux constructeurs à avoir officialisé leur volonté d’utiliser cette année la version 2022 de CarPlay. Aston Martin d’un côté pour l’une de ses nouvelles voitures et Porsche de l’autre. Autant dire du très exclusif. Après avoir abandonné (voir plus haut) son projet de voiture, Apple se retrouve avec comme seul moyen d’exister dans le secteur automobile, sa plateforme CarPlay. Celle-ci a été largement adoptée et bien peu lui font défaut, mais il en va autrement pour la version 2022. Dévoilée lors de la WWDC de la même année, elle a pour but de contrôler beaucoup plus d’aspects du véhicule, de ses capteurs et fonctions. Elle implique également une plus grande collaboration des constructeurs pour l’adapter et la revêtir d’une interface qui répond à leurs canons esthétiques. Un travail de personnalisation qu’Apple réaliserait elle-même en lien avec les fabricants participants. C’est ce qui expliquerait entre autres l’extrême lenteur d’apparition du nouveau CarPlay. Avec sa voiture, Apple aurait eu les coudées franches pour faire les choses comme elle l’entend, mais sans elle, il lui faut composer avec la multitude de marques, de gammes, de stratégies et de calendriers de sortie.
CarPlay contre Android Auto
Mais Apple n’est pas seule sur ce créneau. Google a bien avancé ses pions en concevant Android Automotive. Là où Android Auto et CarPlay (toutes versions) ont besoin d’un smartphone pour projeter l’interface spéciale voiture, Android Automotive est embarqué dans le véhicule avec éventuellement la surcouche du constructeur pour l’interface. On retrouve le modèle d’Android et des fabricants de smartphones appliqué à l’automobile. Ce qui a fait d’Android Automotive un acteur de poids avec 35 % du marché des systèmes automobiles embarqués, aux côtés de Harman International Industries et Denso. Reste ainsi à Apple à renouer avec l’originalité, le design et l’efficacité pour prendre sa part de marché légitime dans un secteur automobile en pleine mutation !
- Source : MacGénération…