– Humeur en transition
Make. « Make it work »- « Make it great again » nous promet le grand pertubateur Trump, qui met tout le monde d’accord sur les marchés économiques. En l’occurence, en France serait faire arriver les trains à l’heure, et transformer les routes, faire arriver la transition, le changement, aider à faire circuler les flux, nous nous tenons juste au bord d’un changement, mais nous souhaitons encore faire mieux, puis, c’est la grève..
Le 6 novembre naissait l’alliance 4F – Fret Ferroviaire Français du Futur – à répéter très vite sans les postillons. François Durouvray ministre chargé des Transports désignait ainsi les nouveaux acteurs du fret ferroviaire, comme « levier central de la transition écologique et de la compétitivité économique de la France ». Fret Ferroviaire aura un ‘’Avenir’’ à concrétiser dans le cadre d’une Conférence de financement des mobilités prévue début 2025. Le projet à un nom Ulysse, on peut s’en méfier car on sait que le personnage d’Homère est célèbre par sa ruse et son ingéniosité à se sortir seul, sain et sauf de tous les périls..
Pourtant, c’était un constat de désengagement qui semblait poindre avec la confirmation par la SNCF, le 4 novembre de la fin de Fret SNCF, la société en déficit de 5 milliards d’euros que l’Europe lui somme de rembourser aux caisses du gouvernement. Cette division des activités de l’opérateur historique, ancien SNCF Marchandise renommé Fret en 1989, intégré à l’EPIC SNCF Mobilités en 2015 et devenu en 2020 une SAS. Vous parlera-t-on de France Rail ? Un autre jour.
La route contre le rail !
En bref il y a un fort risque de grève pour les fêtes de fin d’année, quand on parle de difficultés de transition.. Et 4F pourrait récolter un objectif de financement de 4 milliards, suite à la conférence 2025, objectivement Ulysse est malin. La précédente communication du 4 novembre du même ministre chargé des transports pointait une ambition dans la baisse des émissions de gaz à effet de serre de 31 % pour 2030, ces 1 % s’étaient sans doute additionnés pour ne pas faire référence à un compte qui tourne en rond ?
Les comptes de la transition, avec des possibilités de soutien de caisses du budget quasi vides, pour citer le monde du 4 novembre, présentent « la feuille de route de la France, faire baisser les émissions de carbone des transports d’ici à 2030. Cette stratégie de développement des mobilités propres demande une détermination sans faille, à la fois pour électrifier le parc automobile et transporter les marchandises en train ».
Les camions participent à ce que le ministre des Transports diagnostique comme l’augmentation des trajets en véhicules privés et professionnels, entre autres multiples causes des hausses de pollution, 100 Kg de C02 (voir camion émetteur par an). Les mastodontes thermiques européens continuent à traverser notre territoire sans une réelle contribution pour les infrastructures et sans prendre en compte les importantes pollutions aux points de saturation, déjà bien identifiés et ceux-ci depuis longtemps, mais aujourd’hui éclairés par une gestion des routes par intelligence artificielle, dont nous vous reparlerons très prochainement.
Des données que les nouveaux acteurs à plan de communication dynamique de start-up aux dirigeants interchangeables, organisent comme nouveaux guichets dématérialisés des routes de l’avenir, avec une ardeur qui n’engrange des résultats de CA que pour les acteurs privés du réseau autoroutier.
Ça, c’est pas malin !
Les transports ferroviaires et fluviaux (sous réserve de ne plus fonctionner au fuel lourd…) se présentaient comme une alternative aux questions des décarbonations de transport de marchandises, mais le pouvoir public n’a semble-t-il pas encore identifié tous les moyens et les atouts pour faire, mieux ? et favoriser la transition.
Certes la transition électrique doit faire mieux, mais si elle ne compte que sur l’investissement des citoyens encore rétifs, quand on comptait plus de 75 %, de sceptiques au passage à l’achat d’un VE, selon les chiffres de l’IPSOS 2022. Face au parlement européen le ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Armand, plaidait début novembre pour un abandon des sanctions, annoncées et craintes pour 2025 à l’encontre des constructeurs n’ayant pas écoulé assez de véhicules électriques sur le marché français. IPSOS dont les prochaines statistiques à la suite du Mondial 2024 pourraient- réconforter les décideurs ?
Celles-ci pourraient entre autres éclaircir les objectifs des ministères encore un peu hésitants dans leurs clarifications, mais déterminés à faire peser le poids de la transition également sur les flottes d’entreprises et leurs gestionnaires. Pour faire suite aux récentes déclarations d’Olga Givernet, ministre de l’Énergie, qui déclarait pouvoir « aller très loin » dans les sanctions portées envers les acteurs économiques encore lents à se convertir à la transition vers l’électrique pour le renouvèlement de leurs flottes. Cette activité commerciale qui déclencherait un élan sur le second marché des véhicules d’occasion électriques. Certains responsables de flottes, tels ceux d’Ayvens, rencontrés aux Fleet Europe à Milan, réclament aussi un accompagnement budgétaire pour ce second marché, qui pour l’instant n’est soutenu ni par les ministères du Budget, de la Transition, des Transports ou de l’Énergie. Et à date du 26 novembre, le coup de frein d’aide à l’achat de véhicules électriques complexifie la volonté de bien faire de tous les acteurs de la transition, qu’ils soient professionnels et privés.
Si vous souhaitez donner votre avis, une consultation publique, le Make.org vous invite à participer à la question suivante : « Produire la transition », et de l’énergie en cochant les bonnes cases ? :
* La consultation qui a lieu en ligne jusqu’au 15 12 2024 porte sur : « produire, se loger, se déplacer, se nourrir, consommer : comment réussir la transition énergétique et atteindre la neutralité carbone en 2050. » – https://www.fret4f.fr/actualites/