
Le transport fluvial de déchets représente 3,2 millions de tonnes soit près de 18 % du tonnage de marchandises transportées par voie fluviale dans le bassin de la Seine.
Alors que l’objectif cité par Voies Navigables de France (VNF) est de passer à 30 millions de tonnes de marchandises en 2032, cette étude, réalisée en associant en particulier VNF, Haropa Port Paris, le Syctom et le service des canaux de la Ville de Paris, souhaite analyser les flux et types de déchets pour mettre en lumière les avantages et les défis associés à cette ambition.

par voie fluviale…
Compte tenu de l’importance des volumes générés, le secteur de la construction représente la majorité des déchets qui transitent par le bassin de la Seine (77 %), devant les ferrailles (10 %) et les mâchefers (6 %). Les 7 % restants correspondent aux flux de déchets industriels banals, papiers et cartons, ordures ménagères, et déchets verts, dont les volumes sont moins importants. En 2023, ces flux partent principalement du port de Gennevilliers, suivi du port de Bonneuil-sur-Marne : ces plateformes multimodales sont les deux plus importants ports d’Île-de-France et la concentration de centres de massification de déchets y est très forte. Le secteur de la Seine Aval (entre Paris et Le Havre) est le principal exutoire des déchets en provenance du Grand Paris notamment au Havre, mais aussi dans l’Eure à Bouafles et Poses qui sont des ports stratégiques à proximité de carrières.
Si aujourd’hui le recours à la voie fluviale demeure encore limité dans la gestion des déchets dans le Grand Paris qui transite principalement par camion, il représente plusieurs avantages, et en particulier la réduction des flux de poids lourds et des émissions de gaz à effet de serre. Au regard de la maturité de la logistique fluviale des différentes filières, ainsi que des gisements identifiés, certaines filières apparaissent plus robustes à développer. C’est notamment le cas des déchets du BTP, des papiers et cartons ainsi que des déchets verts, tandis que les mâchefers et les ferrailles présentent une intégration établie dans le système de transport fluvial. Le potentiel d’expansion pour la filière du BTP est très important au vu des gisements existants dans le Grand Paris, de la proximité des sites de traitement de la voie d’eau, et du cadre réglementaire favorable. Des expérimentations comme « Tri en Seine » pour les papiers et cartons des entreprises, ainsi que « Feuilles en Seine » pour les déchets verts ont démontré l’important potentiel de développement du transport fluvial dans ces filières.
• Source : Gestion Fluviale des Déchets dans Le bassin de la Seine, par APUR : atelier parisien d’urbanisme – www.apur.org .