Comment offrir un état des lieux après ce premier round d’évaluation des constructeurs chinois, pour donner suite au Mondial 2024 ?
Certes, on ne se livrera pas dans cet article à l’exhaustivité des modèles présentés, vus qu’ils n’ont pas imprimé de fortes tendances, ni de réels atouts de séduction pour les passionnés d’automobiles. Cependant, devant la déferlante de marques et les architectures de leurs gammes, les groupes chinois et leurs extensions qui s’annoncent et qui vont s’imposer dans le réseau des routes du territoire français et européen, il apparait qu’un article de sensibilisation et de prononciation correcte du Pinyin (prononciation du chinois occidentalisé, souvent à consonances anglaise) représente un bon début d’apprentissage et une forme d’appréhension, ludique !
Des forces en présence..
La prévalence de la dynamique du marché des constructeurs chinois sur le salon Mondial 24 n’est plus à découvrir, cependant lors des points média en forme de shows de promotions durant les journées ouvertes à la presse, les équipes des dirigeants et de communications de ces constructeurs ont montrés un enthousiasme qu’il s’agirait de prononcer correctement. En éclairant en premier lieu la découverte de ces constructeurs pour le public et la presse qui se présente par une métaphore : celle des rouleaux d’illustrations de la peinture chinoise classique. Ces peintures minutieuses qui se déploient dans une variété étourdissante de scènes sur un même plan et sur plusieurs mètre de long, c’est un peu comme lorsqu’on déplie les informations sources des constructeurs de l’empire du Milieu, présent ou pas, à cette édition du Mondial de l’automobile 2024..
Prononcez après moi / repeat after me :
• Leapmotor (Lip motor) adossé au groupe Stellantis avec ses modèles d’entrée de gamme ou familiales abordables qui même sans bénéficier du bonus écologique devraient être parmi les premières à s’imposer dans les sens de circulation français. Les moteurs sont une prise de participation de Stellantis au capital de LeapMotor au travers d’une joint venture ces création de moteurs pour le marché international, dont Stellantis détient 51 %, les premiers modèles sont arrivés sur le territoire ce trimestre.
• GAC qui se prononce (Ji Ae Si) ou Guangzhou Automobile Cie. Guagnzhou étant Canton, troisième ville du pays en terme de population. Après avoir développé un laboratoire de technologies avancées à Milan le groupe GAC est à la recherche d’opportunités de développement pour ses chaines de constructions en Europe dont le déploiement est piloté par Thomas Schemera (ex Hyundai et BMW) Directeur Europe. La GAC AION V 2e génération avec ces 750 km d’autonomie comme alternative à des SUV compact de classe BMW X5 ou Tesla Y sera certainement regardée avec attention par les professionnels gestionnaires de flotte. Ces modèles ne seront commercialisés que courant 2025, les prix et autres détails de distribution paraissaient encore à définir..
• BYD qui se dit (Bi why Di), qui, il le faut souligner, est un groupe dirigé au féminin par la dynamique Vice Présidente Stella LI. Un groupe qui est passé devant Tesla dans les ventes mondiales de VE, avec son slogan Build Your Dreams, ou Bīyàdií. Le directeur France, Emmanuel Bret pilote son déploiement avec une annonce d’implantation d’usine en Hongrie et en Turquie. Des gammes soutenus par de nombreuses annonces commerciales percutantes, aux noms de modèles inspirés de la faune marine.. Tel le Sea Lion O7 avec 600 Km d’autonomie ou des modèles BYD Dolphin.Avec également une branche de véhicules de luxe Yangwang, la compagnie illustre une vision renforcée pour son déploiement en Europe.(lien page shenzhen).
• Chez Forthing, dîtes (For s’ing avec le s ’’mouillé’’) . CE constructeur de berlines SUV, VE hybrides et hybrides rechargeables, avec une option conductrice en robe à paillettes, accessoire de promotion discutable aperçu sur le stand de Mondial Paris 2024. La marque est issue du puissant groupe Dongfeg Motor Group entreprise constructeur de bus et de camions et des automobiles sous son nom ou en co-entreprises, tel Forthing ou M-Hero (comme ça se prononce). M-Hero présentait un SUV 4×4 de 3 tonnes 5 pour Terminator qui a intrigué voire, inquiété les visiteurs et professionnels du salon… Le groupe est le deuxième constructeur chinois derrière la SAIC (Shanghai Automotive Industry Corporation) avec 3,810 millions de véhicules vendus en 2014, quand on parle d’économies d’échelles, avec une communication pour l’Europe qui attend sa définition précise…
• Xpeng ou GuangzhouXiaopeng Motors technology Co Ltd se dit (t’chi pengg’), constructeur spécialisé à Canton dans le seule production de VE a vu son capital rejoint par VW en 2023. Son PDG est l’ancien dirigeant du groupe de Jack Ma : AliBaba. XPENG Présentait sa G6 entre autres gammes et son premier véhicule volant … un bac/ type cercueil volant à par brise en avec quatre pâles comme un super-drone, qui sera en vente dès 2025 dans les pays autorisant ces développements de mobilité aérienne en milieu urbain. À voir, certainement.
• Aito « A- I et To », c’est simple et c’est l’acronyme de Adding Intelligence to Automobile, association du groupe SERES, anciennement (en 2016 !) SF Motors s’établit à Santa Clara aux USA, pour dynamiser son développement et Huawei, le Apple Chinois. La marque née en 2021…, souhaite imposer ses modèles de véhicules intelligents. Connectés dès leur sortis d’usine, avec des automobiles de conception économiques, également des modèles sous la marque SERES (C R S ?) et une troisième marque LANDIAN (comme ça se prononce) aux véhicules de conception économiques 100% électriques. Landian se traduit par électricité bleue en chinois et semble attendre aussi sont tournant propice au déploiement. On peut imaginer qu’avec cette compagnie chinoise établie en première ligne aux USA, la voiture connectée abandonnée après 10 ans de recherches chez Apple aura fortement inspiré cette intelligente auto..
• SkyWorth, (ski worss, toujours avec ce s mouillé, se traduit par Valeur du Ciel).. Une compagnie fondée en 1988, spécialisé dans les produits hi-tech, en majorité des télévisions et qui développe une division automobile depuis 2017, en résumé un groupe de tech de Shenzhen (voir encadré* BYD) qui s’impose dans des gammes 100 % électrique, notamment SUV, Camions et fourgonnettes. On peut noter une expérience de 7 ans, en déploiement de gamme ce qui souligne la réactivité et l’ambition des acteurs en place.
• Hongqi (Ongue Tchi) pour les puristes signifie Drapeau Rouge. Marque du groupe FAW (Fau), ou first Automobile Work et premier groupe de construction de véhicule créé en 1953 en collaboration avec l’Union Soviétique…, un constructeur de berlines de luxe, une des plus ancienne marque chinoise puisque fondée en 1958, spécialisée dans le transport des officiels du Parti, d’où l’inspiration du nom, avec une limousine de 5m35 de long, qui n’a pas vraiment réussi à convaincre les visiteurs et curieux, avec ces modèles à plus d’un million d’euros.
• MG, (là c’est simple M et G ou Em Ji à l’américaine). La marque du groupe SAIC évoqué plus haut n’exposait qu’un de ses modèles sur le stand Crédit Agricole en illustrations des formules neuves de solutions de LLD, mais vu la puissance du groupe, on ne peut qu’augurer pour le salon 2025 un débarquement en force.
Et en bonus quelques constructeurs qui n’étaient pas présent au Mondial, une liste non exhaustive :
• Great Wall Motors avec une usine à Lovech (Bulgarie) en 2012, présente au Mondial 2022, mais pas celui de 2024 ? Pour l’instant la firme dont les véhicules présentent des dimensions imposantes semble encore en calcul de son développement optimisé en Europe. La marque assure le développement des constructeurs des marques HAVAL (plutôt orienté pour le marché des BRICS), ORA (et ces CAT très inspiré par des modèles existant… on appelle ça copy cat dans les milieux du design), WEY (qui annonçait un lancement en Europe en 2022) et TANK (aux véhicules tout terrain présentés au Salon de Shanghai en 21).
Et quid de la politique européenne pour un marché régulé ?
Avec un réveil, à l’heure d’hiver ? Le porte parole du ministère du commerce en Chine annonçait le 30 octobre se tourner vers l’OMS (???) contre les mesures de taxes protectionnistes que l’Union Européenne a voté le 29 octobre, après une longue campagne de communication, instituant des droits de douanes supplémentaires se haussant jusque 35,3 % selon les constructeurs en sus des 10 % déjà taxés sur les importations. Malgré les longues séances de négociations qui semblent s’être déroulées en vain, les discussions pourraient en définitive se poursuivre. Avec comme ligne de mire une manière de compenser les préjudices constatés par l’Europe, en l’occurrence les aides et subventions publiques dont bénéficient les constructeurs chinois. Un protectionnisme dénoncé par la Chine et subi en quelque sorte par l’Union Européenne, alors que les nouvelles de gels et de fermetures d’usines, du groupe VW en Allemagne par exemple, font résonner d’échos sociaux menaçant les conséquences stratégiques de ces négociations.
L’arrivée des constructeurs automobiles chinois marque donc le tournant majeur de l’histoire de l’industrie automobile européenne. En quelques années, ces entreprises ont réussi à bouleverser les équilibres établis et à imposer leur vision de la mobilité. Leur succès repose sur une combinaison de facteurs : un soutien politique fort, des investissements massifs dans la recherche et le développement, une adaptation rapide aux nouvelles technologies et une ambition sans limite. Si les défis ne manquent pas, notamment en termes de concurrence et de réglementation, il est clair que la Chine est en passe de devenir le leader mondial de l’industrie automobile. Les consommateurs, quant à eux peuvent être parmi les premiers à bénéficier de cette révolution, avec un choix de plus en plus large de véhicules électriques, connectés et autonomes, ou ils peuvent aussi continuer à faire la fine bouche ou encore opter pour un entre-deux avec les modèles hybrides et/ou hybrides rechargeables de chez BYD, par exemple !