L’effet « papillon” ne semble pas fonctionner dans tous les cas de figure, notamment pour ce qui est des émissions de GES puisque, si elles augmentent fortement dans certains pays et sur certains continents, leur baisse se poursuit en France.
Le Citepa publie, en cette fin mars, la mise à jour de son Baromètre des émissions mensuelles présentant une première estimation des émissions de gaz à effet de serre [GES] et de polluants atmosphériques en France pour l’année 2024. D’après ces premières estimations, les émissions de GES ont poursuivi leur trajectoire à la baisse en 2024, mais de façon plus faible qu’entre 2022 et 2023, avec une réduction de 1,8 % par rapport à 2023, soit -6,7 Mt CO2e (hors puits de carbone). C’est le secteur de l’industrie de l’énergie qui accuse la plus forte baisse, de 11,6 % par rapport à 2023.
Les polluants baissent aussi
Les émissions de la plupart des polluants atmosphériques suivent également une tendance à la baisse, c’est le cas du dioxyde de soufre [SO2] (-1,4 % par rapport à 2023 ; -1,1 kt), des oxydes d’azote [NOx] (-1,7 % ; -11 kt) et des particules fines de diamètre inférieur à 2,5 micromètres [PM2,5] (-1,5 % ; -2,5 kt). En revanche, une hausse des émissions de 3,8 % (+39,6 kt) est estimée pour les composés organiques volatils non-méthaniques [COVNM]. Les secteurs qui contribuent à ces tendances sont différents selon les substances. Le secteur de l’énergie est celui qui a réduit le plus le niveau de ses émissions de SO2 (-0,6 kt), tandis que c’est le secteur des transports pour les NOx (-7,3 kt), et les bâtiments pour les PM2,5 (-2,1 kt). L’augmentation des émissions de COVNM est d’abord due au secteur des bâtiments (+25 kt), puis de l’industrie manufacturière (+10,9 kt).
Les chiffres du Baromètre du Citepa montrent que les émissions pré-estimées pour l’année 2024 continuent leur réduction pour atteindre 366 Mt CO2e, soit -1,8 % par rapport à 2023. Ce niveau est, d’après ces pré-estimations, le plus bas observé depuis 1990. Cependant, la pente est moins forte qu’en 2023 où une réduction des émissions de GES de 5,8 % était estimée entre 2022 et 2023.
