Un pas en avant et deux pas en arrière… L’Assemblée nationale avait voté (le 16 novembre 2019) le report en 2026 de la sortie de l’huile de palme de la liste des biocarburants, alors qu’elle avait décidé de son retrait l’année dernière… Une décision qui a aussitôt provoqué la colère des associations écologistes qui dénoncent le lobbying (entre autres…) du groupe Total, qui produit du carburant à base d’huile de palme dans sa nouvelle bioraffinerie près de Marseille. Du coup, l’Assemblée est finalement revenue sur son vote vendredi soir, en maintenant son exclusion de la liste des biocarburants, et ce contre l’avis du gouvernement (58 voix contre deux !). Très critiquée pour son impact néfaste sur l’environnement, en particulier concernant la déforestation et la biodiversité, l’huile de palme reste l’huile végétale la plus consommée au monde et la boulimie pour cette huile bon marché n’en finit pas de croître (voir illustration). Ce sont ainsi près de 30 millions d’hectares qui sont actuellement consacrés à la production d’huile de palme dans le monde, soit environ dix fois la superficie de la Belgique.
Selon les dernières données du département de l’Agriculture des États-Unis, la consommation annuelle mondiale d’huile de palme a dépassé le seuil des 70 millions de tonnes métriques en 2018/19, soit déjà plus du double qu’il y a douze ans. Comme le montre l’infographie, sa consommation en tant qu’huile alimentaire prédomine à l’échelle mondiale et représente toujours près de 70 % de la consommation totale. Dans le même temps, son utilisation industrielle, dont la production de biocarburants mais aussi de produits cosmétiques, ne cesse de s’étendre et représente désormais près de 30 % du total consommé (contre 22 % en 2006/07). Pauvre Indonésie !
Source : Statista .