Hydrogène, appel de l'Afhypac pour que la France réussisse !

Pour faire de la France un des leaders de l’hydrogène renouvelable et bas-carbone, l’Afhypac appelle à l’ambition comme à la cohérence…

Aujourd’hui, réussir la transition énergétique est un impératif. Si le rôle de l’hydrogène pour atteindre la neutralité carbone en décarbonant des secteurs industriels clés (la chimie ou la sidérurgie, les transports intensifs et lourds, la production d’électricité et de chaleur pour les bâtiments) est reconnu et conforté, le développement de son industrie est une formidable opportunité pour la relance économique post-crise. L’Europe et plusieurs états membres (l’Allemagne…) ont déjà affiché leur soutien au développement de l’hydrogène renouvelable et bas-carbone pour en faire un des piliers de leurs politiques énergétiques, climatiques et économiques.
Ce que l’Europe et les autres pays de l’Union ambitionnent avec leurs stratégies, la France a les capacités d’y contribuer largement et de prendre sa part pour bâtir, elle aussi, une industrie de l’hydrogène compétitive, créatrice de valeur et d’emplois sur les territoires, bien positionnée dans la compétition mondiale.
Une recherche d’excellence, des acteurs industriels français présents sur l’ensemble de la chaine de valeur dont certains ont le potentiel pour émerger comme champions industriels dans le cadre d’un projet important d’intérêt commun européen (IPCEI), un potentiel de marché national déjà identifié pouvant servir de tremplin à la filière pour se projeter à l’export, des infrastructures énergétiques et de transport de qualité ainsi qu’une position géographique lui permettant de profiter des opportunités offertes par le commerce international, enfin un mix énergétique déjà fortement décarboné et des gisements renouvelables conséquents, tous ces atouts vont permettre à la France de prendre des positions dans le déploiement d’une filière compétitive de production d’hydrogène renouvelable et bas-carbone et d’en devenir un des leaders en Europe.

La France s’hydrogénise enfin !

Après la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Europe dont l’Allemagne (7+2 milliards d’euros pour l’hydrogène), les Pays-Bas (offshore éolien), le Portugal et le Royaume-Uni; c’est enfin au tour de la France de se lancer sur le sujet avec pas moins de 160 projets déposés dans le cadre de l’Appel à Manifestation d’intérêts. Et ce sont également : 33 Grands groupes, 81 PME-PMI, 10 Instituts et centres de recherche, pas moins de 45 Collectivités territoriales (12 régions), 21 associations et pôles,… et le Président Emmanuel Macron, lui-même, qui poussent à la roue sur ce sujet avec :

– Une trajectoire de déploiement des solutions hydrogène avec une cible à 2030 de près de 700 000 tonnes d’hydrogène renouvelable ou bas carbone pour un marché global estimé à cette date à environ 1,35 million de tonnes. Cette production d’hydrogène nécessite la mise en exploitation, sur la période 2020-2030, de 7GW d’électrolyseurs (570 000 tonnes par an), ainsi que d’unités de CCUS (unité de captage, stockage et utilisation du carbone) associés aux vaporeformeurs (fabrication traditionnelle de l’hydrogène à partir du pétrole et du gaz, pour 130 000 tonnes par an).

Reste à concrétiser ces objectifs, conformes à la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie). Les acteurs industriels et de la recherche doivent ainsi investir près de 24 milliards d’euros (24 Mds €) sur la période 2020-2030. Ils requièrent de la part de l’État un soutien à l’investissement à hauteur de 6,7 Mds € et un soutien de 3,6 Mds € à la production d’hydrogène renouvelable ou bas carbone. Cette trajectoire permettrait de réduire les émissions de 4 Mt de CO₂ pour l’année 2030 et éviter plus de 20 Mt de CO₂ cumulées sur la décennie 2020-2030. Enfin, La filière pourrait générer entre 120 000 et 250 000 emplois directs et indirects en France, soit sous la forme de création d’emplois nets, soit sous la forme de requalification d’emplois existants à plus haute technicité.

En 2023 puis 2030…

Cet ambitieux plan devrait permettre d’aboutir, en matière mobilité, à un parc de : 5 000 VUL (Chiffre PPE), 700 poids lourds, 5 trains [pas plus ??], 16 bateaux [trop peu…]. Dans l’industrie, c’est décarbonation par la production de 100 000 tonnes. Au total, production de 113 000 tonnes d’hydrogène renouvelable ou bas carbone Produit par 870 MW d’électrolyseurs (92 000 t) et par une unité de CCUS (pour 21 000 t). La réalisation de ces objectifs exige un investissement de 2,5 Milliards d’Euros dont : 380 M€ en R&D, 1,5 milliard d’euro de la part des industriels et porteurs de projets et 650 M€ pour l’achat des véhicules. Et le soutien attendu de l’État est de 1,18 milliard d’Euros ainsi qu’ une subvention à la production d’hydrogène de 580 M€ sur la période 2020-2023. Au final, 1,7 M tCO₂ seraient évitées sur la période 2020 – 2023.
En 2030 et sur les mêmes bases, c’est un parc de : 300 000 VUL et taxis (Chiffres PFA), 5 000 poids lourds, 250 trains, 1 000 bateaux… Soit une consommation de 342 500 tonnes d’hydrogène. Dans l’industrie, décarbonation par la production de 337 500 tonnes d’hydrogène renouvelable ou bas carbone (au total, une production de 680 000 tonnes d’hydrogène renouvelable ou bas carbone) produit par 7 GW d’électrolyseurs (pour 550 000 t) et par des unités de CCUS ( pour 130 000 t). La réalisation de ces objectifs exige sur la période 2020 – 2030 un investissement total de 23,6 milliards d’Euros : 780 M€ en R&D, 8,85 milliards d’Euros de la part des industriels et porteurs de projets et 14 milliards d’€ pour l’achat des véhicules. Le soutien attendu de l’État est de 6,75 milliards d’Euros et une subvention à la production d’hydrogène de 3,6 G€ sur la période 2020-2030. Au final, c’est 21 M tCO₂ qui seraient évitées sur la période 2020-2030.

Les propositions de la filière hydrogène

Du coup les propositions de la filière hydrogène sont regroupés au sein des 12 propositions suivantes :

– coordonner la massification de la demande pour tirer les économies d’échelle d’acteurs industriels majeur;
– aider à l’acquisition de véhicules à hydrogène et donner de la visibilité aux utilisateur;
– faire évoluer la règlementation;
– transposer dans les meilleurs délais la directive RED II;
– garantir la traçabilité de l’hydrogène produit et établir un dispositif de garanties d’origine;
– établir sans délai un mécanisme de soutien à la production d’hydrogène renouvelable ou bas carbone;
– mettre en place l’infrastructure de recharge nécessaire pour le déploiement à grande échelle de la mobilité hydrogène;
– créer le cadre de déploiement des infrastructures gazières dédiées à l’hydrogène;
– construire et soutenir une vision industrielle française ambitieuse dans le cadre de l’IPCEI hydrogène;
– maintenir l’excellence en matière de R&D&I, développer la formation et les compétences associées au déploiement des solutions de la filière;
– soutenir la filière française à l’exportation dans les futurs marchés de l’hydrogène;
– enfin, mettre en place une gouvernance pour structurer le déploiement de l’hydrogène en France.

Et selon Philippe Boucly, président de l’Afhypac : « Ambition et coordination sont les maîtres mots pour un déploiement massif et structuré de l’hydrogène en France… L’hydrogène est une véritable opportunité pour répondre aux enjeux impératifs de transition énergétique et de ré-industrialisation de notre pays. Les bénéfices environnementaux et économiques identifiés sont à la hauteur de l’effort financier nécessaire déterminé pour ce Plan. Reste que la fenêtre de tir est limitée, le signal doit être donné maintenant, à défaut, les acteurs de la filière française de l’hydrogène ne prendront pas les positions de leaders qu’ils sont en capacité de tenir. D’autres remporteront les marchés considérables de l’hydrogène renouvelable et bas carbone de cette décennie de transition vers une économie décarbonée. »
* L’Association Française pour l’Hydrogène et les Piles à Combustible (AFHYPAC) fédère les acteurs de la filière française de l’hydrogène structurés sur l’ensemble de la chaîne de valeur : grands groupes industriels, PME-PMI et start-ups innovantes soutenues par des laboratoires et centres de recherche, associations, pôles de compétitivités et collectivités territoriales…. Son ambition : accélérer le développement de solutions hydrogène pour réussir la transition énergétique, dynamiser l’économie et créer de la valeur localement pour améliorer la qualité de vie. Voir plus haut !