France Hydrogène en profite pour publier son baromètre annuel sur le déploiement de l’hydrogène en France sur l’année 2024 !
À l’occasion du salon Hyvolution, qui se tient jusqu’au 30 janvier à Porte de Versailles, France Hydrogène dévoile les chiffres clefs du déploiement de l’hydrogène en France en 2024. En dépit d’un contexte économique et politique particulier marqué par une forte instabilité, les chiffres récents témoignent d’une progression de la filière, soutenue par l’ouverture de gigafactories de fabrication d’équipements clefs, le déploiement de véhicules et de nouvelles infrastructures de distribution. Mais ne nous leurrons pas le chemin est long et difficile…
Production d’hydrogène,
une légère progression…
En 2024, la capacité de production installée atteint 35 MW, grâce à la mise en service de stations de recharge intégrant une production sur site comme à Belfort, à Dijon ou encore sur le site du projet Hypster à Etrez. La capacité des projets en service, en construction ou ayant atteint la décision finale d’investissement, progresse à 315 MW. Les projets de production d’hydrogène s’inscrivent dans le temps long des cycles industriels et ce chiffre, en deçà de la capacité identifiée par la filière, traduit le manque de visibilité des industriels et des investisseurs. Ainsi, les retards de publication des textes et dispositifs de soutien ralentissent le développement des projets industriels. Ces projets sont pourtant indispensables à la décarbonation de l’industrie de base (chimie, acier ou fabrication d’engrais) et à la production de carburants de synthèse. Ils sont emblématiques pour la souveraineté industrielle européenne et nécessaires à l’amorçage de la baisse des coûts de l’hydrogène décarboné.
Mobilité : des infrastructures
de distribution supplémentaires
Le déploiement des stations de distribution d’hydrogène a vu pousser de nouvelles stations ouvertes, principalement en Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté, portant le total à 80 stations en service, dont 64 pour la mobilité routière. Ces infrastructures, dont 17 stations produisent de l’hydrogène sur site, témoignent d’un réseau en expansion, qui sera complété par 91 stations identifiées en projet.
Pour soutenir le développement de ce réseau, il est crucial de garantir la présence concomitante de véhicules hydrogène. À ce jour, plus de 2 000 véhicules empruntent les routes françaises dont plus de 1 600 véhicules légers. 529 nouveaux véhicules particuliers et 124 véhicules utilitaires légers s’ajoutent ainsi aux 955 véhicules légers déjà en circulation en 2023. A l’occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024, 500 taxis à hydrogène ont été déployés pour renforcer la flotte des 500 taxis déjà en circulation. Aujourd’hui, 1 000 taxis hydrogène sillonnent les rues de la capitale, représentant 5 % du parc roulant de taxis parisiens.
Croissance des systèmes stationnaires
et filière génératrice d’emplois…
En 2024, 41 nouvelles installations ont été mises en service, portant à 124 le nombre d’installations en France, pour une puissance équivalente à 7 MW. Ces installations, qui incluent essentiellement des groupes électrogènes à hydrogène mais également des systèmes énergétiques complets, permettent de répondre à la demande croissante d’énergie décarbonée, et ouvrent de nouvelles perspectives pour le secteur industriel.
Du côté de la mobilité lourde, en 2024, 58 autobus, 7 bennes à ordures ménagères et 5 poids lourds roulaient en France, auxquels s’ajoutent 13 autocars, déployés pour la première fois sur le territoire national. L’homologation de plusieurs véhicules matérialise le passage à une production en série sur ce segment. En outre, dans le secteur du fluvial et du maritime, on compte maintenant 3 bateaux aux typologies très différentes en service avec notamment, en fait marquant 2024, les baptêmes du navire de pêche Alba en Corse et de l’automoteur fluvial Zulu 06 H2 de Sogestran pour le transport de marchandises sur la Seine. Ces véhicules représentent un maillon essentiel dans le développement de la mobilité hydrogène. Afin d’assurer une utilisation optimale des stations de distribution et éviter leur sous-utilisation pendant cette période d’amorçage, un soutien aux déploiements de véhicules hydrogène est indispensable.
La filière hydrogène représente aujourd’hui 16 400 emplois, dont 6 300 directs, et un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros pour un impact de 1 milliard d’euros sur le PIB. Tout au long de l’année, les projets engagés sont sortis de terre et de nouvelles gigafactories ont ouvert leurs portes comme celles de HDF Energy à Blanquefort et de McPhy à Belfort. Au total, 23 usines de fabrication d’équipement clefssont en activité sur le territoire, témoignant ainsi des capacités manufacturières croissantes de la filière qui passent à l’industrialisation massive avec l’ouverture de gigafactories : usines pouvant produire l’équivalent d’1 GW de puissance par an pour des électrolyseurs ou des piles à combustible..
Jean-Michel Amaré, 1er Vice-Président de France Hydrogène et expert de la mobilité hydrogène, dixit : « Les réglementations incitatives, tels que les objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2 pour les poids lourds (45 % d’ici 2030, 65 % d’ici 2035, 90 % d’ici 2040), posent des bases essentielles pour décarboner les transports… Aujourd’hui, les soutiens publics sont insuffisants face au surcoût de la mobilité hydrogène par rapport aux carburants fossiles. Pour garantir le passage à l’échelle de la filière, il est indispensable de donner de la visibilité et d’accentuer ces soutiens. Cela passe par trois leviers prioritaires :
– faciliter l’accès à l’hydrogène décarboné via des mécanismes incitatifs,
– accompagner l’usage de tous types de véhicules à hydrogène,
et accélérer le déploiement des infrastructures. Un soutien public renforcé, associé à une fiscalité incitative en faveur des énergies bas-carbone et renouvelables dans les transports, est nécessaire pour relever ce double défi environnemental et industriel. »
• France Hydrogène en bref :
Réunissant plus de 450 membres, France Hydrogène fédère les acteurs de la filière française de l’hydrogène structurés sur l’ensemble de la chaîne de valeur :
– des grands groupes industriels développant des projets d’envergure,
– des PME-PMI et start-ups innovantes soutenues par des laboratoires et centres de recherche d’excellence,
– des associations, pôles de compétitivités et des collectivités territoriales mobilisés pour le déploiement de solutions hydrogène.
Son ambition : accélérer le développement de l’hydrogène renouvelable et bas-carbone pour réussir la transition énergétique, réindustrialiser le territoire et créer de la valeur localement pour améliorer la qualité́ de vie de tous.