La Fondation VINCI Autoroutes a publié les résultats d’une étude sur le « Partage de la route ». 1er chiffre des plus inquiétants : 96 % des usagers de la route disent avoir peur du comportement à risque des autres… mais bien entendu, pas du leur !
Cette enquête, réalisée par Ipsos, dresse un état des lieux des comportements des Européens confrontés à la cohabitation entre différents modes de déplacement ; qu’ils soient automobilistes, conducteurs de deux-roues motorisés, cyclistes, utilisateurs d’engin de déplacement personnel motorisé (EDPM : trottinettes, monocoques, etc.) ou piétons. Dans quel état d’esprit se déplacent-ils ? Quelle attention portent-ils aux autres usagers de la route ? Respectent-ils les règles du code de la route ? Est-ce que l’utilisation de différents modes de déplacement a un impact sur leur comportement ? Fort de tous ces vecteurs de déplacements (de mobilités…), le partage de la route, et plus largement de l’espace public, nécessite l’adaptation de chacun pour garantir des déplacements sûrs et apaisés pour tous. Les réponses de 12 400 Européens, dont 2 400 Français, témoignent de la nécessité de sensibiliser l’ensemble des usagers au respect d’autrui et des règles, de façon à permettre une coexistence harmonieuse des usages… Et il y a du travail !
France, les modes de déplacement actifs
sont plutôt sous-utilisés vs les autres pays européens
La voiture est, et demeure, le premier mode de déplacement en France comme en Europe et encore pour longtemps, même si les véhicules, sa technologie et ses énergies évoluent. Toutefois, pour leurs trajets quotidiens, les Français et les Européens sont aussi adeptes des modes actifs. Les Français sont 59 % à se déplacer régulièrement à pied, soit 7 points de moins que la moyenne des Européens (66 %), et 13 % à utiliser régulièrement un vélo, soit 9 points de moins que les autres Européens (22 %). Ils sont aussi 5 % à utiliser régulièrement un deux-roues motorisé (7 %) et 5 % une trottinette ou un hoverboard (3 %). Sans surprise, ce sont les Néerlandais qui utilisent le plus régulièrement le vélo (60 %), largement devant les Belges (26 %), les Polonais (25 %) et les Allemands (25 %). Les Français se placent en 9e position (sur 11 pays européens sondés), juste devant les Britanniques (8 %) et les Espagnols (7 %). En ce qui concerne la marche à pied, ce sont les Espagnols qui la pratiquent le plus (77 %), et les Belges le moins (51 %).
Le partage de la route reste
une source d’anxiété et de tensions
Une large majorité d’usagers témoigne d’un climat particulièrement tendu sur la route. Cette inquiétude peut être liée à des comportements à risques de la part d’autres usagers. C’est ce que mentionnent 96 % d’entre-eux (93 %) et plus particulièrement :
– 95 % des automobilistes (92 %),
– 92 % des cyclistes (90 %),
– 84 % des motards (88 %).
Les piétons sont également très affectés par les prises de risques des autres usagers. Ainsi, ils sont 94 % à avoir peur qu’un automobiliste ne s’arrête pas pour les laisser passer, alors qu’ils sont engagés sur un passage piéton (90 %), et 78 % craignent qu’un vélo, une trottinette ou un hoverboard les frôle sur un trottoir (63 %).
La peur de l’agressivité des conducteurs motorisés est aussi très largement soulignée par l’ensemble des usagers : 88 % des automobilistes (84 %), 85 % des motards (84 %) et 82 % des cyclistes (81 %)
Prise de risques
et non respect des règles
Si l’utilisation du téléphone est reconnue comme l’une des principales sources de distraction, à l’origine de nombreux accidents, plus de la moitié des automobilistes, des motards et des piétons téléphonent en conduisant ou en marchant :
– 61 % des automobilistes (67 % des hommes et 55 % des femmes ; 92 %),
– 60 % des motards réguliers le font (50 %),
– 59 % des piétons marchent en téléphonant (59 % des hommes et 58 % des femmes ; 58 %),
– 32 % des cyclistes réguliers (37 % des hommes et 22 % des femmes ; 35 %).
Le non-respect d’un feu rouge ou du « petit bonhomme » rouge pour les piétons peut être fatal pour soi-même et pour les autres usagers de la route. Pourtant, cette infraction est largement admise à la fois par les conducteurs, les cyclistes et les piétons. Ainsi :
– 67 % des automobilistes reconnaissent qu’il leur arrive de passer au feu orange ou rouge (69 % des hommes et 66 % des femmes ; 65 %),
– 38 % des cyclistes réguliers avouent qu’il peut leur arriver de le faire aussi dans les situations où cela n’est pas autorisé parla signalisation (41 % des hommes et 33 % des femmes ; 37 %),
– 70 % des piétons enfin admettent traverser à un passage piéton alors que le symbole pour les piétons est rouge (73 % des hommes et 68 % des femmes ; 56 %).
• Rappel de quelques règles :
– Les trottoirs sont réservés aux piétons. Seuls les enfants de moins de 8 ans en vélo et les trottinettes sans moteur peuvent rouler sur le trottoir.
– Les pistes cyclables et les bandes cyclables sont réservées aux vélos et aux engins de d’engin de déplacement personnel motorisé (EDPM). En l’absence de trottoir, les piétons peuvent marcher sur une piste cyclable.
– En l’absence de pistes cyclables, les EPDM peuvent circuler sur des routes dont la vitesse maximum est de 50 km/h. Les vélos sont autorisées à circuler sur la chaussée sauf en présence d’une piste cyclable obligatoire signalée par un panneau de forme ronde.
– Le « sas vélo » est réservé aux cyclistes et aux utilisateurs d’EDPM. Les deux-roues motorisés et les véhicules doivent se placer derrière cet espace et laisser l’accès.
– Enfin, le dépassement d’un vélo : la distance latérale de sécurité à respecter est de 1 m en agglomération et de 1,50 m hors agglomération.
– Pour en savoir plus : https://www.securite-routiere.gouv.fr/reglementation-liee-aux-modes-de-deplacements .
– Source : Fondation Vinci – Ipsos .