Plus écologique encore que la destruction des anciennes voitures polluantes en parfait état de marche et la création de nouvelles voitures électriques, la conversion électrique des vieilles voitures à moteur thermique est techniquement possible et devrait donc être promue les pouvoirs publics. Un texte porté par 38 députés (proposition de résolution N° 2449*) est déposé en ce sens sur le bureau de l’Assemblée nationale. Le “rétrofit ” électrique consiste à transformer en voiture électrique une vieille voiture thermique. Le moteur thermique polluant – essence ou diesel – est remplacé par une motorisation totalement électrique. Bien que cette conversion puisse être réalisée sur tout type de véhicule, elle concerne surtout les véhicules anciens les plus polluants et est inutile pour les véhicules récents. Cette technique en provenance des États-Unis se développe largement dans les pays anglo-saxons et commence à se développer en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Italie. La conversion électrique touche surtout les voitures mais peut aussi concerner les camions ou les bateaux. En France, une trentaine de voitures converties à l’électrique circulent mais, n’ayant pas été homologuées, elles sont considérées comme des prototypes. Cette opération est particulièrement utile depuis l’entrée en vigueur dans plusieurs grandes agglomérations de la vignette Crit’air. Il existe six classes de certificats de qualité de l’air qui classent les véhicules selon ses émissions de polluants atmosphériques et indiquent donc sa classe environnementale. Les véhicules les plus polluants sont non classés et n’ont donc pas droit au certificat qualité de l’air. Pourtant, le certificat qualité de l’air est indispensable pour circuler dans les zones de circulation restreinte instaurées par certaines collectivités ou pour circuler pendant les pics de pollution mais également pour bénéficier de modalités de stationnement et de conditions de circulation privilégiées.
La conversion électrique de ces vieilles voitures thermiques polluantes est donc indispensable à leur maintien en circulation. Ces véhicules bénéficieraient ainsi d’une seconde vie. Le rétrofit contribuant à éviter la destruction des voitures polluantes en parfait état de marche et la création de nouvelles voitures électriques. Cette double opération constitue en effet un énorme gâchis écologique. De plus, la conversion électrique contribue à la transformation du parc automobile français face au défi climatique et permet ainsi une réduction de la consommation de carburant. En outre, cette activité présente également un important avantage économique. On estime à 65 000 le nombre de véhicules susceptibles d’être transformés dans les cinq ans. Cette activité engendrerait un chiffre d’affaire d’1 milliard d’euros et la création de 5 500 emplois. D’autres acteurs estiment que 360 000 véhicules peuvent être convertis, ce qui représenterait un chiffre d’affaire de 5 milliards d’euros et 40 000 emplois.
Deux obstacles majeurs s’y opposent pour l’instant : l’autorisation des constructeurs et une nouvelle et nécessaire ré-homologation. Pourtant, les sénateurs avaient répondu favorablement dans le projet de Loi sur les Mobilités en adoptant un amendement en ce sens. Reste à espérer que les députés soient tout aussi conciliants À suivre donc !
*La proposition de résolution dans son intégralité : Assemblée Nationale…