France : conversion des véhicules thermiques en électriques en France, c’est fait !
Un arrêté du 04 avril dernier donne un cadre réglementaire à la transformation électrique des véhicules thermiques (essence ou diesel) en véhicules électriques (à batterie ou hydrogène). Désormais tous les véhicules de plus de 5 ans (voitures, véhicules utilitaires, camions, bus et cars) ainsi que les 2 et 3 roues de plus de 3 ans pourront en France faire l’objet d’une transformation électrique adaptées et de plus en plus économique.Cette nouvelle doit permettre l’essor, la création et la structuration d’une nouvelle filière en matière de mobilité électrique et d’économie circulaire. Pour ses thuriféraires : c’est bon pour nos poumons, bon pour nos emplois, bon pour la reprise, bon pour nos villes, nos régions, la France et la planète…! Concrètement, le texte légalise en France la conversion électrique des véhicules à motorisation thermique à allumage commandé ou à compression, à condition qu’ils soient immatriculés en France dans une série définitive, concerne les engins des catégories M (voitures particulières, minibus, autocars, etc.), N (utilitaires légers et camions de tous tonnages), et L (cyclomoteurs, motos, quadricycles, etc.). Pour ces derniers, au moins 3 ans doivent séparer la date de conversion de celle de la première immatriculation. L’intervalle est porté à 5 ans pour les autres véhicules. Toutefois, si le fabricant du kit de rétrofit a reçu un accord spécifique de constructeurs, ces délais peuvent être oubliés. Les engins agricoles sont exclus du dispositif, ainsi que les véhicules de collection.
Fabricants et installateurs sous contrôle
Une conversion électrique ne pourra être réalisée que par un installateur agréé (agrément à renouveler tous les 2 ans) par un fabricant de kits qui devra lui même être reconnu de l’administration française. Chaque pièce ajoutée recevra un marquage spécifique pour son identification. Les véhicules convertis auront, à côté de celle du constructeur, une plaque mentionnant comme motif « Conversion de la motorisation en électrique » et indiquant : le nom du fabricant du kit, le numéro VIN de l’engin et celui de réception de l’agrément de prototype. Un point sera fait par le législateurs dans 2 ans afin de retoucher au besoin le texte légalisant le rétrofit.
Au plus tard le 31 décembre 2021, puis tous les ans ensuite, chaque fabricant de kits de conversion devra transmettre auprès du directeur général de l’énergie et du climat, un dossier comprenant différentes informations, parmi lesquelles le nombre de transformations réalisées depuis son homologation, la liste des installateurs qu’il a habilité à effectuer des conversions avec son matériel, et les réponses apportées aux réclamations de la clientèle au titre de la garantie. À cela s’ajoute le décodage des réponses reçues au questionnaire de satisfaction envoyé systématiquement aux clients dans un délai minimal de 6 mois après l’intervention sur le véhicule.Voilà pour le jeu de piste réglementaire !
Des aides à Grenoble !
Quant aux organisations professionnelles de l’automobile, la FNA (Fédération nationale de l’artisanat automobile) s’en réjouit à juste titre puisqu’ayant porté le dossier (depuis 2017) au niveau national et européen avant d’être très vite rejointe par l’association Aire (Acteurs de l’industrie du rétrofit électrique). Pour ce qui est du CNPA (Conseil national des professions de l’automobile), un peu à la ramasse sur le sujet, il raccroche enfin les wagons en se félicitant désormais de toutes les vertus de la chose, l’intégrant même dans son plan de relance d’après crise… Mais les difficultés pour le développement du rétrofit malgré toutes les bonnes volontés et les divers encouragements ne sont pas là. Comme il faut, selon la FNA : « passer en revue et s’occuper du groupe motopropulseur électrique, du freinage, de la certification des batteries (puissance et autonomie), du poids maximal (et sa répartition) du véhicule, des composants électriques, de la hauteur de caisse, des suspensions; le tout en conservant les fonctions de sécurité active et passive conformément à l’origine du véhicule. » Cela va donc coûter cher, voire très cher par rapport à la valeur vénale du véhicule avant transformation. Mais quand on aime, on ne compte pas, parait-il, sauf qu’en cas de crise, il faut tout de même établir des priorités et tout le monde n’a pas 10 000 euros à mettre dans un véhicule d’occasion pour l’électrifier !
Une des solutions est apportée par la ville de Grenoble qui fait figure de proue en la matière en proposant une prime pour transformer un véhicule thermique en électrique. Ainsi dans son nouveau programme d’aide et de solution pour circuler et moins polluer (rappelons que Grenoble était il y a peu encore, la ville la plus polluée de France…) Grenoble-Alpes Métropole propose aux professionnels comme aux particuliers une aide financière de 4 ou 6 000 euros pour le rétrofit d’une véhicule utilitaire (raté !); À noter que ces aides sont cumulables avec celles de l’État et que ce le rétrofit à l’hydrogène n’est pas concerné tandis que que le GPL et le GNV le sont.