Il n’y a pas que la mobilité qui fonctionne en silo… Le Gouvernement aussi. Si les carburants issus de la bio-masse et les carburants de synthèse (CO2 + hydrogène) sont poussés pour le secteur aérien, ils sont refusés au secteur de l’automobile : selon que vous soyez… vous connaissez la suite !
Agnès Pannier-Runacher, Clément Beaune et Roland Lescure, tous membres du Gouvernement ont lancé (fin février 2023) un groupe de travail pour favoriser le développement des carburants d’aviation durables, regroupant des acteurs de haut niveau de l’aérien, de l’aéronautique et de l’énergie. L’objectif est de créer en France une filière de carburants durables permettant au secteur de l’aérien d’atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de décarbonation en 2050. Les carburants durables, biocarburants issus de biomasse ou carburants de synthèse (e-fuels), peuvent permettre des gains d’émissions de gaz à effet de serre de 70 % à 95 % sur l’ensemble de leur cycle de vie par rapport au kérosène fossile. Il s’agit d’un levier de décarbonation indispensable pour le secteur aérien, à la fois à court et moyen terme mais aussi à plus long terme, notamment pour les vols long-courriers.
À condition de créer une filière…
L’atteinte de ces objectifs ne pourra se faire qu’à travers une parfaite coordination de tous les acteurs de la filière : producteurs de carburants durables, constructeurs d’aéronefs (sic), acteurs aéroportuaires et compagnies aériennes. Présidé par les ministres chargés de l’Energie, des Transports et de l’Industrie, ce groupe de travail a pour objectif de rassembler régulièrement l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, afin de partager des objectifs communs, à la fois en termes de production de carburants durables, d’incorporation effective de biocarburants et de construction d’aéronefs certifiés pour voler avec 100 % de carburants d’aviation durables. Parmi les enjeux majeurs évoqués lors de cette réunion, celui de la création d’une filière française de production de carburants durables pour limiter notre dépendance aux importations et préserver notre indépendance énergétique tout en créant des emplois dans les territoires en lien avec nos filières agricoles et de déchets.
Enfin, les ministres ont présenté les lauréats de l’appel à projets « Développement d’une filière de production française de carburants aéronautiques durables », lancé en 2021 dans le cadre de la Stratégie nationale Produits biosourcés et biotechnologies industrielles – Carburants durables » de France 2030. Parmi eux, les projets REUZE (Engie Thermique France avec la participation d’ArcelorMittal, d’Infinium et de l’Institut Mines-Télécom), Avebio (Consortium Elyse Energy et Khimod) et BioTJet (développé par la société éponyme qui compte parmi ses actionnaires Elyse Energy, Avril, Axens, Bionext, et IFP Investissements). Opéré par l’ADEME, cet appel à projets soutient financièrement des projets de démonstration de procédés de production de carburants aéronautiques durables et des travaux de pré-ingénierie de processus nécessaires pour engager un projet de production dans la phase de décision d’investissement industriel. Afin de passer désormais à une phase d’industrialisation et de création d’unités de production de biocarburants, a été décidé le lancement d’une consultation flash des acteurs afin d‘identifier les freins à lever et d’élaborer des modalités d’accompagnement adaptées, d’ici le salon du Bourget au mois de juin.
Et ce qui est bon pour les uns…
ne l’est pas forcément pour les autres !
C’est tout de même extraordinaire : les biocarburants issus de la biomasse qui permettent de réduire, selon les ministères en questions, de 70 à 95 % des gaz à effets de serre ont la totale -sans mauvais jeu de mot- bénédiction du Gouvernement qui souhaite en faire une filière pour la France,… En plus, les carburants pour l’aérien ne sont pas taxés, mais la voiture et les utilitaires légers eux, qui sont surtaxés tout au long de leur cycle de vie n’auraient pas droit à ces mêmes carburants et filières… Étonnant, non ! D’autant qu’en la matière, on veut nous emmener droit dans le mur du tout électrique anti-économique et anti-écologique au possible… À croire qu’il s’agit juste de nous vendre moins de voiture, mais beaucoup plus chères et surtout des véhicules dont on ne veut pas avec des infrastructures de recharge toujours défaillantes ou absentes. Le but du jeu étant, là aussi, de nous convaincre à les installer plutôt chez nous ou dans nos copropriétés, ce qui évitera aux collectivités comme aux entreprises d’avoir à investir dans le domaine÷
– Source : en partie, communiqué de presse ministériel…