RSF : Classement mondial de la liberté de la presse 2020. Un palmarès où la France est 34e sur 180.
Le classement de Reporters sans frontières est une liste de 180 pays et régions, établie selon le critère du degré de liberté dont jouissent les journalistes. Il est une photographie de la situation de la liberté de la presse, fondée sur une appréciation du pluralisme, de l’indépendance des médias, de la qualité du cadre légal et de la sécurité des journalistes dans ces pays et régions. Et ce classement, qui évalue tous les ans la situation du journalisme dans 180 pays et territoires démontre que la liberté de la presse sera plus durement affectée ces dix prochaines années en raison des cinq crises majeures que sont :
– une crise géopolitique : agressivité des modèles autoritaires;
– technologique : absence de régulations appropriées;
– démocratique : dénigrement de la presse et haine des journalistes encouragée par des chefs d’État démocratiquement élus;
– de confiance : suspicion en hausse envers les médias d’information;
– et économique : appauvrissement du journalisme de qualité.
À ces cinq types de crises s’ajoute désormais une crise sanitaire. La pandémie du coronavirus sert en effet de prétexte à de nombreux gouvernements autoritaires, selon RSF, pour mettre en œuvre la fameuse “doctrine du choc”; à savoir profiter de la neutralisation de la vie politique, de la sidération du public et de l’affaiblissement de la mobilisation pour imposer des mesures impossibles à adopter en temps normal. C’est le cas de la Chine (177e) et de l’Iran (173e, – 3 places), deux des foyers de l’épidémie qui ont mis en place des dispositifs de censure massifs. Mais c’est le cas aussi en Europe, en Hongrie (89e, – 2 places), où le Premier ministre Viktor Orbán a même fait voter une loi dite “coronavirus”. Notons par exemple que la France, hier au 32e rang, termine cette année à la 34e place !
Toujours selon RSF, Nous entrons dans une décennie décisive pour le journalisme. Le droit à une information libre, indépendante, pluraliste et fiable est de plus en plus menacé. Pour que cette décennie ne soit pas funeste pour la liberté de la presse, pour que les journalistes puissent continuer d’exercer cette fonction essentielle de tiers de confiance dans nos sociétés, la mobilisation est plus que jamais indispensable.
Et cela peut prendre plusieurs formes : relayer le plus possible ce Classement 2020 qui permet de faire pression sur les autorités, chefs d’États et gouvernements pour qu’ils améliorent la situation de la liberté de la presse dans leurs pays et si vous le souhaitez également faire un don ici.