Le PIB français a chuté de 5,8 % au premier trimestre, la pire performance trimestrielle depuis 1945.
Le PIB s’était déjà replié de 0,1 % au quatrième trimestre, selon les dernières données de l’institut national des statistiques Insee. La France est donc rentrée en récession. Selon les dernières estimations de l’Insee, le PIB a plongé de 5,8 % au premier trimestre 2020. Il s’agit de la pire performance trimestrielle enregistrée dans le pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il faut en effet remonter au deuxième trimestre de l’année 1968 pour retrouver une chute du PIB d’une telle ampleur, avec une baisse de 5,3 % consécutive à la paralysie du pays pendant la grève générale de mai. Une performance négative qui avait toutefois vite été compensée puisque le PIB avait connu un rebond à + 8 % le trimestre suivant.
L’activité a notamment été inférieure d’environ un tiers (- 32 %) à la normale sur les quinze derniers jours de mars, selon l’évaluation de la Banque de France. Dans la lignée des estimations de l’Insee, la banque centrale française estime que chaque quinzaine de confinement entraîne un recul de 1,5 % du PIB sur un an. Mais elle prévient que ce chiffre « ne doit pas être extrapolé abusivement »; l’intensité des effets du confinement pouvant évoluer à mesure qu’il s’allonge. Commencé le 17 mars, il doit durer au moins jusqu’au 11 mai, voire le 02 juin. L’analyse de la Banque de France confirme que la plupart des secteurs économiques a connu de fortes et brutales pertes d’activité, les plus touchés étant ceux de la construction, du commerce, des transports, de l’hébergement et de la restauration. Dans les services marchands, les entreprises ont ainsi connu en moyenne 6 jours de fermeture exceptionnelle, mais cela monte à 14 jours pour la restauration et à 13 pour les entreprises d’hébergement. Soit une inactivité quasi-totale. À l’inverse, les services aux entreprises s’en sortent mieux, avec seulement un à trois jours de fermeture. C’est ainsi que l’industrie est aussi touchée, avec en moyenne 5 jours de fermeture exceptionnelle sur la période. Et les sites de production ont tourné en moyenne à 56 % de leur capacité en mars, contre 78 % en février. Mais ce taux est tombé à 41 % dans l’automobile et à 46 % dans la métallurgie, alors que la pharmacie (79 %) ou l’industrie agroalimentaire (71 %) ont mieux résisté.
En Allemagne aussi…
L’économie allemande devrait se contracter de 9,8 % au deuxième trimestre de cette année en raison de la pandémie de coronavirus, du jamais vu dans l’histoire récente, selon les projections communes des principaux instituts économiques publiées. Sur l’ensemble de l’année, les instituts s’attendent à une récession de 4,2 %, soit un peu moins que ce qu’anticipe le gouvernement, avant un net rebond en 2021 et une croissance du produit intérieur brut (PIB) projetée de 5,8 %. Le ministre allemand de l’Économie Peter Altmaier a indiqué récemment que la récession serait au moins comparable à celle de la crise financière, qui a vu le PIB allemand fléchir de 5%. La contraction au deuxième trimestre, sur un an, serait la pire connue depuis le premier recensement des données de croissance trimestrielles en 1970 et serait deux fois plus importante que la contraction du premier trimestre 2009, lors de la crise financière, notent les chercheurs. L’évaluation des économistes anticipent un recul du PIB allemand compris entre 2,8 % et 5,4 % en 2020 en fonction de la durée des mesures restrictives mises en place pour ralentir la propagation de la pandémie.
– Sources : Statista et Insee .