À l’heure où l’on évoque une nécessaire, voire inéluctable décroissance… Nombreuses sont les questions posées par les experts économistes et autres écologistes de tout poil… Pour les participants à la COP 25 qui vient d’avoir lieu à Madrid : « c’est le moment d’agir – It’s time for action » pour inciter les pays signataires à redoubler d’efforts pour réduire les gaz à effet de serre (les fameux GES) en vue de limiter le réchauffement climatique et toutes les catastrophes qui nous attendent. Souvent l’on entend parler de “croissance verte”, un vocable qui, idéalement, allierait la poursuite du développement économique (de la croissance donc) tout en préservant les ressources naturelles comme notre environnement, grâce notamment aux énergies vertes ou décarbonées, faisant par là, définitivement fi des énergies fossiles !
Une croissance verte est-elle possible ?
Telle est la question…qui divise les experts et attise les polémiques entre climatos-sceptiques et altermondialistes chantres de la décroissance… L’infographie de Statista dresse un bilan mondial de la transition énergétique au cours des dix dernières années. Ainsi, pour soutenir une croissance de plus de 20 % du PIB mondial sur la dernière décennie, la consommation d’énergie sur Terre a augmenté de 18 % entre 2008 et 2018 selon les données du Statistical Review of World Energy. Et si la consommation énergétique a pu croître au cours de la dernière décennie c’est en grande partie via le recours aux énergies fossiles : pétrole, gaz naturel, charbon. Ces dernières représentent en effet 70 % de la hausse sur cette période, contre 30 % pour l’ensemble des énergies renouvelables (hydroélectricité incluse). Malgré une explosion de la consommation d’énergies renouvelables : géothermie, biomasse, éolien, solaire et autres (+352 %) sur les dix dernières années, leur part dans la consommation mondiale ne représentait que 4 % en 2018. En ajoutant l’hydroélectricité, la part totale en énergies renouvelables grimpe à 11 %, ce qui reste peu en comparaison avec les énergies fossiles qui alimentaient encore 85 % de la consommation mondiale l’année dernière. Quant au nucléaire qui permet la production d’électricité décarbonée (sans être renouvelable), il a du mal à convaincre puisque les centrales sont vieillissantes, consomment énormément d’eau, connaissent des accidents graves (Fukushima en 2011) et on ne sait toujours pas gérer des déchets parfois stockés quasiment à l’air libre (Sibérie…). La transition énergétique vers une société post-carbone est complexe malgré la montée de la géothermie et la production d’hydrogène (encore à 90 % issue des énergies fossiles : pétrole et gaz). Pour être efficace, elle doit se faire au niveau international tout en incitant fortement les gens à consommer différemment, recycler et produire plus durable dans les deux sens du terme : propre et tenue dans le temps !
– Source : Statista .